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Gilles de Rais

Gilles de Rais

Militaire


Mort vers 35 ans
Date de naissance
Date de mort
Le lundi

Il est mort depuis environ 584 ans

Cause de la mort : pendaison

Lieu de naissance
Champtocé-sur-Loire, France France
Catégories
Militaires
Criminels

Gilles de Montmorency-Laval, plus connu sous le nom de Gilles de Rais (ou Gilles de Retz, selon la graphie moderne) en référence à son titre de baron de Retz, né à une date inconnue (au plus tôt durant l'année 1405) au château de Champtocé-sur-Loire et mort le à Nantes, est un chevalier, seigneur et feudataire dont les domaines sont dispersés entre la Bretagne, l'Anjou, le Poitou, le Maine et l'Angoumois. Chef militaire dans les rangs de l'armée française durant la guerre de Cent Ans, il demeure connu comme l'un des compagnons d'armes de Jeanne d'Arc ainsi que pour sa condamnation ultérieure en tant que tueur d'enfants.

Vassal important du duc de Bretagne et des Valois-Anjou, il se rallie au roi de France, puis scelle une alliance avec son propre cousin, l'influent grand chambellan Georges de La Trémoille. Il combat les Anglais aux côtés de Jeanne d'Arc mais leurs relations restent obscures, contrairement aux rapports privilégiés que leur prêteront diverses œuvres de fiction. Au cours de leurs campagnes communes, il contribue notablement à la levée du siège d'Orléans avant d'être promu maréchal de France le , jour du sacre royal de Charles VII à Reims.

Après la mort de son grand-père Jean de Craon en 1432 et la disgrâce de Georges de La Trémoille en 1433, le maréchal de Rais se désengage progressivement de la guerre. Il se voit accusé par sa famille, et notamment par son frère cadet René de La Suze, de dilapider son patrimoine en aliénant ses terres au plus offrant afin de pallier ses fastueuses dépenses, prodigalités qui entraînent sa mise sous interdit par le roi Charles VII le .

Le 15 ou le , il moleste le clerc Jean Le Ferron dans l'église de Saint-Étienne-de-Mer-Morte avant de se saisir du château local, violant de ce fait les immunités ecclésiastiques et portant atteinte à la majesté de son suzerain, le duc Jean V de Bretagne. Arrêté le dans son château de Machecoul, il est conduit dans le duché de Bretagne. En , il est jugé par l'officialité de Nantes pour hérésie, sodomie et meurtres de « cent quarante enfants, ou plus ». Simultanément, il est condamné à la pendaison et au bûcher par la cour séculière nantaise pour son coup de force perpétré à Saint-Étienne-de-Mer-Morte ainsi que pour des crimes commis sur « plusieurs petits enfants » sans précision de leur nombre. Le , il monte à l'échafaud avec deux de ses serviteurs convaincus d'assassinats.

Son histoire est parfois présentée comme une source d'inspiration possible du conte La Barbe bleue de Charles Perrault mais cette hypothèse est considéré comme fragile. Toujours est-il que depuis le premier quart du XIXe siècle, le folklore tend parfois à amalgamer la figure mythique de Barbe-Bleue à la personnalité historique de Gilles de Rais.

En outre, depuis la perception renouvelée du phénomène des crimes sexuels en série vers la fin du XIXe siècle, son cas est quelquefois rapproché de la catégorie criminelle des tueurs en série, voire perçu comme l'archétype du « pédophile confondu avec l'assassin violeur ». De cette manière, le baron criminel devient « l'incarnation d'une structure perverse intemporelle n'ayant plus qu'un lointain rapport avec la triple accusation médiévale de rébellion, de pacte avec le Diable et de rapports contre-nature », selon le médiéviste Jacques Chiffoleau.

Au fil du XXe siècle, l'innocence de Gilles de Rais est proclamée par quelques particuliers, et notamment par l'archéologue Salomon Reinach, intellectuel marqué en son temps par l'inculpation inique du capitaine Dreyfus. Cependant, les essais de réhabilitation sont généralement le fait de non-professionnels de l'histoire, comme l'écrivain Gilbert Prouteau. En 1992, sous son impulsion, une « cour arbitrale » autoproclamée procède à une « révision » non officielle des procès ecclésiastique et séculier de 1440, en arguant dans les médias qu'une machination judiciaire a été ourdie par le duc de Bretagne et l'évêque de Nantes pour s'emparer des biens de l'accusé. Plusieurs historiens critiquent cette thèse complotiste et font part de leurs objections méthodologiques devant les erreurs et manipulations propres à une pareille « histoire-spectacle ».

Divers chercheurs, à l'image du chartiste Matei Cazacu et du médiéviste Jacques Heers, ne remettent pas en cause la culpabilité du condamné. Loin de vouloir disculper ce dernier ou reconstituer une quelconque vérité judiciaire, d'autres historiens se gardent néanmoins de lire au pied de la lettre les actes du double procès nantais tenu à l'automne 1440. Les médiévistes Jacques Chiffoleau et Claude Gauvard insistent sur la nécessité de contextualiser les documents historiques en étudiant la procédure inquisitoriale employée. Ils questionnent donc les aveux des inculpés à l'aune des attentes et conceptions des juges, tout en s'interrogeant sur le rôle de la rumeur dans l'élaboration de la fama (renommée) de Gilles de Rais. Pour autant, ces historiens ne font pas abstraction de quelques témoignages détaillés concernant des disparitions d'enfants, ou de certains aveux décrivant des rituels meurtriers sans équivalent dans les archives judiciaires du temps.

Source : Wikipedia