François Judith Paul Grévy, né le à Mont-sous-Vaudrey et mort le dans la même commune, est un homme d'État français, président de la République du au .
Originaire du Jura, il s'installe à Paris pour y exercer la profession d'avocat, où il se fait remarquer par son éloquence. Il est notamment secrétaire de la Conférence et bâtonnier de l'ordre des avocats.
Militant républicain, il est commissaire du gouvernement dans le Jura après la révolution de 1848, avant d'être élu député de ce département à l'Assemblée nationale constituante (1848-1849) puis à l'Assemblée nationale législative (1849-1851), dont il devient vice-président.
Prônant une autorité moindre pour le pouvoir exécutif, il propose un amendement contre l'élection du président de la République au suffrage universel. Il défend également la liberté de la presse et vote contre l'état de siège. Après avoir été brièvement emprisonné dans la foulée du coup d'État de 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte, il se consacre au barreau.
À la fin du Second Empire, il fait son retour en politique et retrouve un siège de parlementaire. À la suite de la restauration de la République, il est l'un des chefs de file des républicains modérés ; il préside l'Assemblée nationale de 1871 à 1873 et la Chambre des députés de 1876 à son élection à l'Élysée. Il prend part à la crise de 1877 contre la restauration de la monarchie.
Vainqueur de l'élection présidentielle de 1879, il succède au maréchal de Mac Mahon et devient le premier président de la République française émanant des rangs républicains. Réélu en 1885, il est contraint à la démission au terme de près de neuf ans de présidence, à l'âge de 80 ans, en raison du scandale des décorations impliquant son gendre Daniel Wilson, qui sera finalement acquitté.
L'expression « Constitution Grévy » est utilisée en référence à son discours d'intronisation devant les chambres en 1879 et à sa pratique du pouvoir. Perpétuée par ses successeurs, celle-ci marque un tournant majeur, avec la pérennisation de la République et un chef de l'État se tenant en retrait. Pour ses opposants, cette situation a créé une instabilité dans les institutions de la Troisième République.
Toujours sur le plan intérieur, il lutte contre le boulangisme et préfère nommer à la présidence du Conseil des modérés plutôt que des figures comme Léon Gambetta ou Jules Ferry. Sa présidence est également marquée par l'adoption de plusieurs symboles républicains (fête du 14 Juillet, La Marseillaise, loi de 1881 sur la liberté de la presse). En politique étrangère, il s'oppose au nationalisme revanchard face à l'Empire allemand ainsi qu'à l'expansion coloniale.
Source : Wikipedia