Cause de la mort : cancer de l'estomac
Léon Gambetta, né le à Cahors (Lot) et mort le à Sèvres (Seine-et-Oise), est un homme d'État français. Grande figure de l'enracinement de la Troisième République, il est président du Conseil du au .
Issu d'un milieu modeste et provincial, il obtient une licence de droit à la faculté de Paris avant de s'établir comme avocat. Opposant au Second Empire, il se révèle au grand public lors du procès de « l'affaire Baudin » en . Élu député en 1869, il défend le « programme de Belleville » qui soutient des propositions radicales derrière lesquelles se rangent les républicains comme l'extension des libertés publiques, la séparation des Églises et de l'État, le vote de l'impôt sur le revenu, l'élection des fonctionnaires ou la suppression des armées permanentes.
Le , après la défaite de Sedan, il proclame le retour de la République depuis l'hôtel de ville de Paris. Ministre de l'Intérieur du gouvernement de la Défense nationale, il s'implique dans la défense acharnée du territoire et le suivant, il quitte en ballon la capitale, assiégée par les troupes prussiennes, afin d'organiser les combats en province. Opposé à l'armistice, il démissionne quelques mois plus tard, le .
Après le traité de Francfort, Léon Gambetta contribue à l'affermissement d'un régime républicain menacé par une Assemblée nationale majoritairement monarchiste. Chef de file de l'Union républicaine, il devient le « commis voyageur » de la République en multipliant les déplacements à travers le pays pour rallier progressivement la province à l'idée républicaine. Ses efforts conduisent les différents groupes vers une forme de compromis qui aboutit au vote des lois constitutionnelles de 1875 qui assurent la pérennité du régime. Devenu une figure des républicains modérés, Léon Gambetta promeut l'opportunisme qui préconise l'adoption progressive des réformes prévues par le programme républicain pour ne pas heurter l'opinion. Lors de la crise du 16 mai 1877, il s'oppose fermement au président Patrice de Mac Mahon et appuie la rédaction du manifeste des 363 qui parvient à renforcer le pouvoir du parlement face au chef de l'État.
Fort d'une popularité sans précédent, Léon Gambetta accède à la présidence de la Chambre des députés de 1879 à 1881 avant d'être nommé président du Conseil le par le président de la République Jules Grévy, avec qui son inimitié est de notoriété publique. Alors qu'il espérait prendre la tête d'un « grand ministère » d'union républicaine et mener un ambitieux programme de réformes, Léon Gambetta essuie de nombreux refus et doit s'appuyer principalement sur des hommes sans expérience. Son gouvernement est mis en minorité deux mois plus tard sur un projet de réforme constitutionnelle, ce qui entraîne sa démission.
Il meurt moins d'un an plus tard dans sa maison des Jardies en Île-de-France, à l'âge de 44 ans, des suites d'une pérityphlite. Orateur de talent, tribun charismatique, Léon Gambetta suscite un engouement populaire exceptionnel au point que certains de ses adversaires en font le portrait d'un dictateur en puissance. Bien qu'il n'ait exercé effectivement le pouvoir que très rarement, Léon Gambetta ne laisse personne indifférent, et ses détracteurs tout autant que ses partisans observent ses moindres faits et gestes. Après sa mort, de nombreux hommages lui sont rendus. Le gouvernement décrète des obsèques nationales pour la première fois dans l'histoire de la République et, dans les années qui suivent, plusieurs monuments sont érigés à sa mémoire. Son cœur est transféré au Panthéon le .
Source : Wikipedia