Résumé biographique

Réalisatrice et actrice indienne, Nandita Das s’est imposée comme une figure majeure du cinéma d’auteur en Inde, reconnue pour ses choix engagés et ses films à portée sociale. Elle explore les questions de caste, de genre et d’injustice, tant devant que derrière la caméra.


Parcours

Née le 7 novembre 1969 à New Delhi, Nandita Das grandit dans une famille artistique : son père, Jatin Das, est peintre reconnu, et sa mère, Varsha Das, écrivaine et éditrice. Diplômée en géographie du Miranda House College (Université de Delhi) puis titulaire d’un master en travail social de la Delhi School of Social Work, elle s’oriente d’abord vers les actions humanitaires avant d’être attirée par le théâtre. Elle rejoint la troupe de Habib Tanvir et débute au cinéma à la fin des années 1990.

Son premier grand rôle dans « Fire » (1996) de Deepa Mehta, où elle incarne une femme découvrant son identité dans un mariage arrangé, provoque un débat national en Inde. Elle confirme ensuite sa notoriété avec « Earth » (1998), puis « Bawandar » (2000), inspiré d’une histoire vraie. Parallèlement, elle se lance dans la réalisation avec « Firaaq » (2008), qui examine les violences communautaires au Gujarat, salué par la critique et projeté dans plus de cinquante festivals internationaux. En 2018, elle signe « Manto », portrait du célèbre écrivain Saadat Hasan Manto, présenté à Cannes. En 2022, elle revient à la comédie sociale avec « Zwigato », mettant en scène la précarité d’un livreur à l’ère des plateformes numériques. Elle figure parmi les rares artistes indiennes à avoir siégé au jury du Festival de Cannes (2005). En 2025, elle annonce un nouveau long métrage sur la jeunesse urbaine indienne, actuellement en production.


Repères de carrière

1996 : Rôle principal dans « Fire » de Deepa Mehta.
1998 : Joue dans « Earth », succès critique international.
2008 : Réalisation de son premier long métrage « Firaaq ».
2018 : Présente « Manto » au Festival de Cannes.
2022 : Réalise « Zwigato », drame social acclamé.
2025 : Prépare un nouveau film sur la jeunesse contemporaine en Inde.


Vie personnelle et engagements

Nandita Das a été mariée à l’éditeur Saibal Chatterjee, puis au promoteur industriel Subodh Maskara, dont elle a un fils, Vihaan, né en 2010. Très attachée à l’éducation et à l’égalité des genres, elle s’engage dans de nombreuses campagnes sociales. Elle siège au conseil d’administration du Children’s Film Society of India et participe régulièrement à des conférences sur les droits humains.

Elle milite activement pour la liberté d’expression et contre les discriminations. Ambassadrice de la campagne « Dark Is Beautiful », elle dénonce la valorisation de la peau claire dans les médias et la publicité. En 2023, elle publie un essai sur la responsabilité sociale du cinéma en Inde. Son engagement constant lui vaut d’être respectée autant comme artiste que comme intellectuelle, conciliant création et conscience civique.


Où la croiser ?

Basée à Mumbai, Nandita Das se déplace régulièrement entre New Delhi et les grands festivals de cinéma (Cannes, Toronto, Busan). Elle intervient dans des forums universitaires, des festivals culturels et des conférences liées aux droits des femmes, à la représentation au cinéma et à la liberté artistique.


Anecdotes

1 - En 2005, elle devient la première Indienne à siéger au jury du Festival de Cannes aux côtés d’Emir Kusturica.
2 - Pour « Firaaq », elle a dirigé plus de 40 acteurs non-professionnels afin de renforcer l’authenticité du film.
3 - Elle refuse systématiquement les rôles stéréotypés de Bollywood, privilégiant les projets à portée sociale ou poétique.


Points clés

- Métier(s) : actrice, réalisatrice, scénariste
- Résidence principale : Mumbai (Inde)
- Relations : Subodh Maskara (mari jusqu’en 2019)
- Enfants : Vihaan (2010)
- Distinctions : Chevalier des Arts et des Lettres (France, 2011), Asian Film Award (2019)