Sergueï Pavlovitch Korolev, ou Sergueï Pavlovitch Koroliov (en russe : Сергей Павлович Королёв), né le 30 décembre 1906 ( dans le calendrier grégorien) à Jytomyr (gouvernement de Volhynie, Empire russe, aujourd'hui en Ukraine) et mort le à Moscou (RSFS de Russie, URSS), est un ingénieur, fondateur du programme spatial soviétique. Grâce à son génie visionnaire, sa force de caractère, ses capacités de travail et ses talents d'organisateur, l'Union soviétique acquiert une position dominante dans le domaine spatial à la fin des années 1950 et au début des années 1960.
Korolev reçoit une formation d'ingénieur à l'Institut Baumann puis travaille dans le bureau d'études du constructeur d'avions Tupolev avant d'intégrer en 1931 le petit centre de recherche du GIRD qui effectue un travail de pionnier dans le domaine des fusées. Au sein du RNII soutenu par les militaires soviétiques, il travaille sur un avion-fusée et sur un missile propulsé par fusée. En 1938, il est arrêté au cours des purges staliniennes qui déciment les cadres du pays et est envoyé dans le bagne de la Kolyma dont il est sauvé grâce à l'intervention de parents et d'amis. Il est interné dans une charachka où il contribue, durant la Seconde Guerre mondiale, à mettre au point des fusées d'assistance au décollage d'avions. Mi-1945, il est libéré et envoyé en Allemagne comme tous les spécialistes des fusées soviétiques pour tenter de récupérer le savoir-faire que l'équipe de Wernher von Braun a acquis en concevant et produisant le missile V2. En mai 1946, alors que les relations avec les pays occidentaux se tendent, le dirigeant de l'Union soviétique Staline décide de lancer son pays dans la réalisation de missiles balistiques. Korolev, qui a été identifié pour ses talents d'organisateur, joue un rôle clé dans le plan de Staline.
Il est placé à la tête d'un des bureaux d'études du NII-88, où il est chargé de développer une copie améliorée du missile V2, le R-1. Par la suite, plusieurs missiles aux capacités croissantes sont mis au point par son équipe : R-2, R-3, R-5. En 1953, les dirigeants soviétiques donnent leur accord pour le développement de son projet de missile balistique intercontinental R-7 porteur d'une tête nucléaire. Après avoir surmonté de nombreux problèmes de développement, le missile effectue son premier vol en 1957 ; celui-ci est suivi de peu par le lancement du premier satellite artificiel Spoutnik 1.
Korolev parvient à convaincre ses donneurs d'ordre militaires de l'intérêt de missions spatiales habitées. Le vol de Youri Gagarine, premier homme dans l'espace, et les premiers succès des sondes lunaires du programme Luna consacrent le triomphe de Korolev. Mais celui-ci doit lutter pour garder la faveur de ses donneurs d'ordre car, contrairement à ce qui se passe aux États-Unis, il n'existe pas à l'époque de véritable instance de pilotage du programme spatial civil en Union soviétique. Il a du mal à imposer ses projets contre des concurrents comme Vladimir Tchelomeï et Mikhail Yanguel, tandis que ses relations avec d'autres responsables de bureau d'études dont dépendent ses réalisations, comme le constructeur de moteurs Valentin Glouchko, se tendent. Les dirigeants soviétiques décident tardivement en 1964 de relever le défi du programme Apollo et demandent à Korolev de battre les Américains, alors que le retard technique de l'industrie soviétique s'est creusé. Korolev, épuisé par l'ampleur de ses tâches, décède à 59 ans, en 1966, au cours d'une opération chirurgicale qui tourne mal.
Source : Wikipedia