Ulysses S. Grant (/juˈlɪsɪs ɛs ɡɹænt/), né le 27 avril 1822 à Point Pleasant (Ohio) et mort le 23 juillet 1885 à Wilton (État de New York), est un militaire et homme d'État américain. Membre du Parti républicain, il est le 18e président des États-Unis, en fonction du 4 mars 1869 au 4 mars 1877. Grant est célèbre pour avoir commandé les armées unionistes durant la guerre de Sécession.
Né dans l'Ohio, Grant s'oriente rapidement vers une carrière militaire et est diplômé de l'académie militaire de West Point en 1843. Il participe à la guerre américano-mexicaine de 1846-1848 avant de quitter temporairement l'armée. Lorsque éclate la guerre de Sécession en 1861, il rejoint les rangs de l'armée de l'Union. L'année suivante, il est promu major-général et son commandement victorieux à la bataille de Shiloh lui vaut une réputation de tacticien agressif. En juillet 1863, il s'empare de Vicksburg, assurant à l'Union le contrôle du Mississippi et coupant la Confédération en deux. Après la bataille de Chattanooga en novembre 1863, le président Abraham Lincoln le promeut lieutenant-général avec autorité sur toutes les armées de l'Union. En 1864, il coordonne une série de sanglantes batailles (Overland Campaign) qui permettent d'isoler le général sudiste Robert E. Lee à Petersburg. Après la prise de la capitale confédérée de Richmond, la Confédération s'effondre et Lee se rend à Appomattox en avril 1865 pour signer la fameuse reddition d'Appomattox (ou reddition de Lee), par laquelle capitule l'armée de Virginie du Nord, la principale armée confédérée.
Considéré comme le sauveur de l'Union et comme un véritable héros de guerre, Grant est facilement choisi par la convention républicaine pour briguer la présidence et il remporte aisément l'élection de 1868. Durant cette période appelée la « Reconstruction », il s'efforce d'apaiser les tensions provoquées par la guerre de Sécession. Il encourage l'adoption du 15e amendement de la Constitution, lequel garantit les droits civiques des Afro-Américains, et fait appliquer fermement ses dispositions dans le Sud, notamment en recourant à l'armée. Les démocrates reprennent néanmoins le contrôle des législatures sudistes dans les années 1870, et les Afro-Américains sont de facto privés de leurs droits et exclus du jeu politique pendant près d'un siècle.
En politique étrangère, le secrétaire d'État Hamilton Fish règle la question des réclamations de l'Alabama avec le Royaume-Uni et évite que l'affaire Virginius ne dégénère avec l'Espagne. En 1873, la popularité de Grant s'effondre en même temps que l'économie américaine, frappée par la première crise industrielle de son histoire, la panique bancaire de 1873. Ses mesures s'avèrent globalement inefficaces et la dépression dure jusqu'au début des années 1880. En plus des difficultés économiques, son second mandat est marqué par les scandales au sein de son gouvernement et deux membres de son cabinet sont accusés de corruption. La fin de sa présidence est ainsi ternie par la corruption de son administration et par les dissensions internes au Parti républicain.
Après avoir quitté ses fonctions, Grant entreprend un tour du monde de deux ans et tente, sans succès, d'obtenir la nomination républicaine pour l'élection présidentielle de 1880. Ses mémoires, rédigés alors qu'il souffre d'un cancer de la gorge, rencontrent un grand succès critique et populaire, et plus d'un million et demi de personnes assistent à ses funérailles. Il demeure admiré pour son rôle militaire, mais les évaluations historiques de sa présidence restent contrastées : souvent critiqué pour la corruption de son administration, il est en revanche reconnu pour son engagement en faveur des droits civiques et son courage dans la lutte contre le Ku Klux Klan.