Charles III, dit « le Simple », né le , mort le à Péronne, dans la Somme, est roi de Francie occidentale de la fin du IXe et du début du Xe siècle ; il appartient à la dynastie carolingienne.
Ce fils posthume du roi de Francie Louis II le Bègue († le ) et de sa seconde épouse Adélaïde est facilement écarté du trône par les grands du royaume après la disparition, en 882 et 884, de ses demi-frères issus du premier lit royal, Louis III et Carloman II. Les impératifs de défense en cette période troublée, sous la triple menace viking, sarrasine et hongroise, ne paraissaient guère compatibles avec l'accession au trône d'un tout jeune enfant. Charles est donc placé en 885 sous la tutelle de l'empereur Charles III le Gros. Après la destitution et l'abdication de ce dernier, le robertien Eudes, vaillant défenseur de Paris assiégée par les Normands durant l'hiver 885-886, se fait élire roi en .
Sacré roi des Francs occidentaux le par l'archevêque de Reims Foulques, le jeune Charles ne peut régner sur l'ensemble du royaume qu'à partir de la mort d'Eudes survenue le . Il est aussi roi de Lotharingie de 911 à 923. Sous son règne, de puissantes principautés en Flandre, Bourgogne, Aquitaine et France robertienne, adaptées à l'époque troublée, affirment leur indépendance, et leur pouvoir dans la vie politique du royaume. Le pouvoir royal éprouve ainsi d'énormes difficultés à s'imposer en raison des multiples rivalités de pouvoir.
La fin du règne, qui voit la prédominance d'un conseil régalien d'origine lotharingienne, est catastrophique. Tout d'abord, Charles est déposé par les grands du royaume le . Ensuite, la bataille de Soissons, le , sans vainqueur décisif, ouvre la voie à des rixes et querelles innombrables qui amènent la ruine du parti royal et valorisent le champ des ambitions des conjurés. Enfin, la bonne volonté pacificatrice de Charles, abandonné, est trompée. Attiré dans une réunion de médiation en fin d'été 923, le souverain est capturé lors d'un guet-apens organisé par Herbert II de Vermandois, qui le laisse végéter en captivité à Péronne jusqu'à sa mort en 929, même si son geôlier, un temps en conflit avec Raoul de Bourgogne, fait mine de chercher à le rétablir sur son trône, en 927.
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