Juan Evo Morales Ayma, dit Evo Morales [ˈeβo moˈɾales], né le dans l'Altiplano, est un homme d'État et dirigeant syndical bolivien. Il est président de la république de Bolivie puis de l'État plurinational de Bolivie du au .
Paysan cocalero (producteur de coca) issu d'une famille aymara d'Orinoca, une ville de mineurs du département d'Oruro, il dirige l’un des principaux syndicats de coca et prend part à des luttes syndicales à partir des années 1980. Son arrestation en 1994 et sa grève de la faim le font connaître dans le pays.
Il fonde et prend la tête du Mouvement vers le socialisme (MAS) en 1997 et se présente à l'élection présidentielle de 2002, où il arrive en deuxième position avec 21 % des voix. Il compte l’année suivante parmi les meneurs des manifestations paysannes pendant la guerre du gaz, ce qui conduit à la démission du président Gonzalo Sánchez de Lozada. Evo Morales remporte ensuite l'élection présidentielle de 2005 avec 53,7 % des suffrages. Il est réélu en 2009, avec 64,1 % des voix, tandis que son parti obtient la majorité absolue dans les deux Chambres, puis en 2014 avec 61,4 %.
Bien qu'il ne soit pas le premier chef d'État d'ascendance amérindienne du pays, il est le premier à s'affirmer en tant que tel et à déclarer écouter les revendications culturelles et sociales des populations indigènes. Les politiques qu'il met en œuvre se concrétisent par une réduction significative de la pauvreté, de l’analphabétisme et des inégalités. Les critiques lui reprochent de ne pas suffisamment traduire dans la pratique ses projets sur la préservation de l'environnement et de trop souvent soutenir les revendications des indigènes et des classes populaires au risque de porter atteinte à la cohésion de la société bolivienne. Sur le plan international, il est proche du président vénézuélien Hugo Chávez, avec qui il partage certains éléments de sa vision socialiste de l'Amérique latine.
En 2016, il perd un référendum constitutionnel devant lui permettre de briguer un quatrième mandat présidentiel, mais une décision controversée du Tribunal constitutionnel, passant outre ce référendum, l'y autorise. Candidat à l’élection présidentielle de 2019, il est réélu avec 47,1 %, mais se résout à la tenue d’un nouveau scrutin après des manifestations de masse — organisées par l'opposition qui conteste les résultats — émaillées de violences et après que l'Organisation des États américains (OEA) a fait état d'irrégularités ; deux mois avant la fin de son troisième mandat, il annonce finalement sa démission depuis son fief de Chimoré, où il s'est replié après sa fuite de la capitale à la suite de la défection de l'armée et de la police. Des études du MIT et du New York Times révèlent par la suite que les conclusions d’irrégularités de l’OEA sont fausses.
Evo Morales part alors en exil au Mexique, puis en Argentine. Depuis ce pays, après l'invalidation de sa candidature comme sénateur, il gère la campagne de son parti pour les élections générales boliviennes de 2020, qui sont remportées par le MAS et voient notamment l’élection à la présidence de l’État de son ancien ministre de l'Économie : Luis Arce. Au lendemain de l'investiture de ce dernier, Morales retourne en Bolivie et s'installe à Chimoré.
En 2023, il se voit interdire par le Tribunal constitutionnel de participer à l'élection présidentielle de 2025 alors qu'il entendait se représenter.
Source : Wikipedia