Anne, née à Londres le et morte dans la même ville le , est reine d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande du à l'entrée en vigueur des Actes d'Union, le . À partir de cette date, l'Angleterre et l'Écosse forment un royaume unique, la Grande-Bretagne : en restant reine d’Irlande jusqu’à sa mort, Anne devient aussi la première reine de Grande-Bretagne.
Anne est la deuxième fille du duc d'York Jacques, le frère cadet du roi Charles II. Bien que son père soit catholique, elle est éduquée dans la foi anglicane suivant les instructions de son oncle Charles II. À la mort de Charles, en 1685, Jacques devient roi, mais il est déposé trois ans plus tard par la Glorieuse Révolution qui porte au pouvoir Marie II, la sœur aînée d'Anne, et son mari Guillaume III d'Orange-Nassau, tous deux protestants. Les deux sœurs, jusqu'alors proches, se brouillent sur des questions d'argent et de fréquentations, Marie n'approuvant pas l'amitié étroite qui unit Anne et Sarah Churchill, l’épouse du duc de Marlborough.
Marie meurt en 1694 sans avoir donné d'enfants à Guillaume, qui meurt à son tour en 1702. Anne lui succède sur les trônes d'Angleterre, d'Écosse et d’Irlande. Politiquement, elle favorise les tories au détriment des whigs, principalement pour des raisons religieuses. Cependant, l'emprise des whigs sur le pouvoir ne cesse de croître tout au long de la guerre de Succession d'Espagne jusqu'en 1710, date à laquelle Anne renvoie de nombreux whigs du gouvernement. Son amitié avec Sarah Churchill se détériore à cause de leurs opinions politiques divergentes et de l'influence croissante d'une autre favorite, Abigail Masham. Par vengeance, la duchesse brosse dans ses mémoires un portrait peu flatteur de la reine, qui n'est remis en question par les historiens qu'à partir de la fin du XXe siècle.
Malgré dix-sept grossesses, aucun des enfants d'Anne et de son mari, le prince Georges de Danemark, n'atteint l'âge adulte. La reine, dernière souveraine de la maison Stuart, d'une santé précaire tout au long de sa vie, meurt à l'âge de 49 ans en 1714, sans héritier. En vertu de l'Acte d'établissement de 1701, qui exclut les catholiques de l'ordre de succession, le trône revient à son cousin issu de germain, le prince-électeur de Hanovre George Ier.
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